
Section 1700-1799
Lumières et Révolutions
Après de brefs, mais intenses âges d’or culturels, s’imposent les Lumières de la Raison, celles qui permettront au peuple de réfléchir et de juger par lui-même et non uniquement sous l’impulsion d’un souverain.
Philosophes, hommes de lettres, scientifiques, se rassemblent et débattent dans les lieux publics comme les salons, cafés, théâtres, opéras.
L’expérience, la connaissance, l’esprit critique doivent prévaloir dans les arts, les sciences et la politique et non une Vérité providentielle imposée de l’extérieur.
Ces lumières dirigeront les actrices et acteurs du siècle vers les révolutions, provoquant ainsi la chute de l’Ancien Régime et les déclarations des droits. Tour à tour, aux États-Unis et en France, les libertés individuelles, de pensée et de presse sont reconnues.
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VIDÉO : bref aperçu de la section 1700-1799
Musiques typiques, jouées sur instruments d’époque
Thématiques : événements, lieux et personnages évoqués en musique
Isaac Newton (1642-1727)
Sur les traces de Galilée, Isaac Newton développe ses connaissances scientifiques à partir de l’expérience et de l’induction.
Alors que sa mère souhaitait faire de lui un fermier, son professeur avait remarqué son intérêt pour la mécanique et la chimie, et l’encouragea à faire des études. Il eut la chance de s’inscrire gratuitement au Trinity College de Cambridge en échange de corvées effectuées au sein de l’établissement.
Les recherches de Newton ont porté sur des domaines aussi divers que les mathématiques, l’optique, la physique, la philosophie, l’astronomie et même la théologie.
Bien que Newton procède beaucoup par intuition, on lui doit de grandes révolutions dans le système de pensée du monde. L’épisode de la pomme, connu au point d’en être un mythe, illustre comment un simple phénomène lui a permis d’expliquer la force d’attraction de la Terre.
Newton sera célébré en Angleterre et obtiendra le prestigieux titre de président de la Royal Society. Ses travaux en physique et en astronomie ont eu une renommée confirmée par la postérité.
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LES MUSIQUES
The Tobacco Pipe
Anonyme (XVIIIe siècle)
François LECLERC, luth soprano et archiluth
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VIDÉO : Godesses
Mélodie extraite du recueil The English Dancing Master publié à Londres en 1651 par le maître de danse, libraire et éditeur John Playford.
Harmonisation et interprétation : François LECLERC, guitare
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VIDÉO : Air ancien d’Angleterre
Anonyme, vers 1700
Arrangement et interprétation : François LECLERC, guitare en sol
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COURS GERMANIQUES
LES MUSIQUES
VIDÉO : Allegro
Carl-Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Adaptation pour violon et luth d’une pièce pour clavecin
Nicole TROTIER, violon baroque
François LECLERC, luth basse
Adaptation : François LECLERC
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VIDÉO : Alla Polaca
Carl-Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Adaptation pour flûte et guitare baroque d’une pièce pour clavecin
Anne THIVIERGE, flûte traversière baroque
François LECLERC, guitare baroque
Adaptation : François LECLERC
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Concerto en la mineur
Grave – Allegro – Presto – Adagio – Vivace
Johann Sigismund Weiss (1690-1737)
Adaptation pour trois guitares d’un concerto pour luth et cordes
LE TRIO DE GUITARES DE QUÉBEC :
Jacques CHANDONNET
Claude GAGNON
François LECLERC
Adaptation : Jacques CHANDONNET
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Divertimento (Moderato)
Joseph Haydn (1732-1809)
Nicole TROTIER, violon baroque
François LECLERC, guitare
Adaptation : François LECLERC
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VIDÉO Divertimento (Presto)
Joseph Haydn (1732-1809)
Nicole TROTIER, violon baroque
François LECLERC, guitare
Adaptation : François LECLERC
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VIDÉO : Menuets I et II
Carl-Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Adaptation pour violon et luth de pièces pour clavecin
Nicole TROTIER, violon baroque
François LECLERC, luth basse
Adaptation : François LECLERC
La Nouvelle-France
Un survol de la vie musicale en Nouvelle-France en trois volets
MUSIQUE POPULAIRE
Quelques milliers de chansons ont été apportées en Amérique française aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce riche patrimoine qui nous est parvenu surtout par la tradition orale a servi de source pour évoquer une pratique répandue à l’époque qui consistait à adapter des chants pour les instruments dont on disposait.
MUSIQUE « SAVANTE » DES XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES
La vie musicale chez les aristocrates de la vallée du Saint-Laurent est évoquée au moyen d’œuvres, présentes en Nouvelle-France, de compositeurs très en vogue dans la mère-patrie : Jean-Baptiste Lully, André Campra, Jacques Champion de Chambonnières, François Couperin…
PARTITIONS ET INSTRUMENTS DE MUSIQUE PRÉSENTS EN NOUVELLE-FRANCE
– Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), fondateur de Montréal, était luthiste (il avait apporté son instrument à Montréal dès 1642), tout comme le sulpicien François Vachon de Belmont (1645-1732) qui accompagnait des cantiques qu’il traduisait lui-même en langues autochtones.
– L’intendant Claude-Thomas Dupuy jouait de la viole de gambe et possédait plusieurs partitions d’œuvres instrumentales, d’opéras et de ballets.
– Le maître de musique Jean-Baptiste Tardif et l’explorateur Claude Dablon étaient deux des nombreux violonistes de la colonie.
– Les ursulines de Québec enseignaient le chant, la flûte et la viole de gambe aux jeunes Autochtones.
– Le marchand de Québec Charles Berthelot était flûtiste. Il possédait une bibliothèque de partitions musicales, notamment un précieux manuscrit contenant des centaines de musiques de danse.
– Un autre marchand de Québec, Charles Aubert de La Chesnaye, possédait une guitare, instrument en vogue en France depuis que le roi Louis XIV en jouait lui-même.
MUSIQUE DES PREMIÈRES NATIONS
Ce survol aurait été bien incomplet sans une évocation des musiques des peuples qui occupaient le territoire de la Nouvelle-France avant l’arrivée et l’implantation des Européens.
Des explorateurs et missionnaires ont décrit dans leurs récits les mœurs des Amérindiens qu’ils ont fréquentés, notamment leurs festins et leurs danses. Mais rarissimes, en fait quasi inexistantes, sont les sources documentées pouvant véritablement nous renseigner sur leur musique. Fort heureusement, la tradition orale permet de lever partiellement le voile sur un important pan des cultures autochtones.
Les trois pièces présentées sont des « évocations ». Elles proposent un jumelage d’instruments européens d’époque (flûtes, violon, guitare, luth et viole de gambe), avec la flûte en cèdre, la flûte en os de chevreuil, chichikué et tambours.
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LES MUSIQUES
Air à danser « Le valet du meunier »
Traditionnel
Air apporté de France dans la vallée du Saint-Laurent
Marie-Ève GIRARD, flûte à bec
Liette REMON, vièle à archet
François LECLERC, luth
Jean-David VIEN, percussions
Arrangement et harmonisation : François LECLERC
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Danse ronde huronne Watsiwe Wenota
Traditionnel, nation huronne-wendat
Nathalie PICARD (musicienne de la nation huronne-wendat), flûte traditionnelle
Christian PARÉ-BASTIEN (musicien de la nation huronne-wendat), tambour traditionnel et chichikués
Marie-Ève GIRARD, flûte à bec
Liette REMON, vièle à archet
François LECLERC, luth
Alfred MARIN, viole de gambe
Recherche musicale : Nathalie PICARD
Harmonisation et arrangement : François LECLERC
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Isabeau s’y promène
Traditionnel
Adaptation pour quatre instruments de la célèbre chanson apportée de France.
Élise GUAY, flûte à bec ténor
Liette REMON, vièle à archet
François LECLERC, luth
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Harmonisation et arrangement : François LECLERC
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Chanson Sur le bord du rivage
Traditionnel
Marie-Andrée MATHIEU, chant
Isabeau CORRIVEAU, harpe baroque
Harmonisation et arrangement : François LECLERC
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Garçon à marier
Traditionnel
Adaptation pour quatre instruments d’un chant
Marie-Ève GIRARD, flûte à bec
Liette REMON, vièle à archet
François LECLERC, luth
Jean-David VIEN, percussions
Arrangement et harmonisation : François LECLERC
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VIDÉO : Air micmac
Traditionnel, Première Nation micmaque
Adaptation librement réalisée pour flûte baroque et guitare baroque d’un chant traditionnel
Anne THIVIERGE (musicienne de la nation micmaque), flûte baroque
François LECLERC, guitare baroque
Harmonisation et arrangement : François LECLERC
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Menuet
André Campra (1660-1744)
Adaptation d’un extrait de L’Europe galante, œuvre apportée en Nouvelle-France.
André PAPILLON, flûte traversière baroque
Nicole TROTIER, violon baroque
Geneviève Gilardeau, violon baroque
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Richard PARÉ, clavecin
Adaptation : François LECLERC
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Prélude pour le dégel des eaux
Charles-Louis Mion (1699-1775)
Extrait de L’année galante, œuvre mentionnée dans l’inventaire des biens du frère du compositeur, François Mion, écrivain du roi à Québec, où il mourut en 1754.
André PAPILLON, flûte baroque
Nicole TROTIER, violon baroque
Geneviève GILARDEAU, violon baroque
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Richard PARÉ, clavecin
Adaptation : François LECLERC
Remerciements : Élisabeth GALLAT-MORIN, musicologue
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Tambourins
Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Extrait de l’opéra-ballet Les Indes galantes, adapté pour petit ensemble instrumental
André PAPILLON, flûte baroque
Femke BERGSMA, flûte à bec
Nicole TROTIER, violon baroque
Geneviève GILARDEAU, violon baroque
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Richard PARÉ, clavecin
Adaptation : François LECLERC
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Akwekon
Nathalie Picard
Composition inspirée des traditions de Premières Nations de la vallée du Saint-Laurent et de la relation étroite qu’entretiennent les Autochtones avec la nature.
Nathalie PICARD (musicienne de la nation huronne-wendat), flûte traditionnelle
Christian PARÉ-BASTIEN (musicien de la nation huronne-wendat), voix, tambour traditionnel et chichikués
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Le « bon sauvage », écrivain et compositeur
Jusqu’à l’âge de dix ans, Jean-Jacques Rousseau est élevé par son père, horloger et musicien, qui lui transmet une grande culture littéraire, musicale et calviniste. À quinze ans, il s’enfuit et passe de nombreuses années entre voyages, errances et diverses rencontres.
Il entretient ses connaissances musicales, joue et compose, mais sans parvenir à acquérir quelque notoriété. C’est plutôt grâce à l’écriture qu’il construit sa renommée. Il a tendance à s’isoler du monde et de la société, déçu par la mondanité et la corruption.
Au cours de ses promenades, il réfléchit beaucoup sur la nature profonde de l’homme, sa bonté naturelle qu’il est possible de préserver au contact de la nature. Il en ressort son Discours sur les sciences et les arts, qui le rend célèbre. Plus tard, dans son Contrat social, il amène les bases d’une véritable nouvelle vision du pouvoir politique, une conciliation entre la vie en société et la liberté individuelle.
Ses œuvres littéraires plairont au public français, car il parvient à libérer une certaine parole et à exprimer avec beaucoup d’émotion les premières formes de sentiments romantiques. Cependant, il dénonce l’autorité politique qui soumet et contraint, il dissocie l’Église de la religion : ses œuvres seront brûlées et il devra vivre en fugitif, souffrant de délires de persécution.
Il termine sa vie alors comme il l’avait commencée, dans les errances, au contact de la nature et en s’abandonnant à sa passion pour les plantes et la botanique. L’œuvre politique de Rousseau sera rapidement réhabilitée par la pensée révolutionnaire.
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LES MUSIQUES
VIDÉO : Colin Colette
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Adaptation pour violon et luth d’un extrait de l’opéra Le devin du village de Jean-Jacques Rousseau
Nicole TROTIER, violon baroque
François LECLERC, luth basse
Adaptation : François LECLERC
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Air des «Sauvages»
Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Extrait de l’opéra-ballet Les Indes galantes, adapté pour petit ensemble instrumental
André PAPILLON, flûte baroque
Nicole TROTIER, violon baroque
Geneviève GILARDEAU, violon baroque
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Richard PARÉ, clavecin
Adaptation : François LECLERC
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Rigaudons I et II
André Campra (1660-1744)
Adaptation d’un extrait de L’Europe galante.
Nicole TROTIER, violon baroque
Geneviève Gilardeau, violon baroque
Paul-André DUBOIS, viole de gambe
Richard PARÉ, clavecin
Adaptation : François LECLERC
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